Abri & Sémaphore des bruits de la confluence
Abri de la confluence (peinture acrylique sur toile contrecollée sur une boîte de 30×40 cm).
Sémaphore des bruits de la confluence (aluminium, polystyrène, peuplier, paillette, fibre de verre, diodes et autres matériaux). Chaque sémaphore est interchangeable.
Ce projet à reçu le soutien de l’aide à la création en arts visuels de la Région Pays de la Loire.
La consultation d’une carte des structures paysagères du territoire de la confluence de la Loire et de la Vienne apporte immédiatement une réponse satisfaisante à la question de ses frontières. Le regard survole et embrasse sa représentation schématisée, il se pose sur quelques situations reconnues de contrastes qu’éclaire le souvenir des repérages sur place : j’étais ici et en effet c’est ainsi ; je peux témoigner pour la confluence de quelques rencontres fortuites de ses parties qui font ses paysages, de leurs collisions en son sein qui étonnent.
Un entrelacs de démarcations parcourt la confluence me dit la carte. Mais là‑bas, l’entreprise d’analyse détournée par l’immédiateté des sensations, ce que j’ai perçu je l’ai imprécisément saisi. Dans la vaste ouverture du val, dans l’ombrage intime des bocages, dans le quadrillage ondulé des coteaux par la vigne ou en longeant les parois aveugles des entrepôts du Véron, je crois distinguer des fumées de frontières, des confusions de rives fluctuantes d’une saison à l’autre, des fragments d’espaces effilochés en franges fugaces qui se tissent et se contredisent. Il en émerge cousues entre elles, une juxtaposition de situations physiques et humaines dont quelque chose toujours m’échappe comme roulant au‑delà de l’horizon.
Puis je me suis souvenu avoir rencontré lors de mes randonnées des cavités, des anfractuosités, des ouvertures et autres creux.
Repérés par quelques épingles piquées ici et là dans le papier de la carte, j’imagine un renversement par lequel ce sont les fines pointes d’acier qui percent un analogue dans le territoire. Des trous qui offriraient des abris, des refuges et pourquoi pas de discrètes et confidentielles portes d’entrée dans les paysages de la confluence. Hors d’atteinte, j’imagine encore leurs seuils comme autant d’observatoires susceptibles d’offrir un point de vue inédit. Je crains aussi leur obscurité impénétrable et je tends l’oreille à leurs abords pour y surprendre l’indice sonore d’une éventuelle occupation…






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